C’est devenu un classique de l’émission de France Télévision « Cash Investigation » : Elise Lucet poursuivant dans les couloirs puis dans la rue un dirigeant d’entreprise, un politique ou un haut fonctionnaire refusant de répondre à ses questions. Dans la livraison du 6 octobre 2015, c’était au tour d’Emmanuel Faber, Directeur Général de Danone, d’en faire les frais. Il réussira à lui échapper, sans gloire, en s’engouffrant dans une petite voiture bleue que la journaliste, l’air désolé, regarde s’éloigner. Sur son iPad on distingue le visage triste du petit indonésien malnutri qu’elle aurait bien aimé lui montrer.
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Delaware : « The Small Wonder ».
Pas plus grand que la Haute Marne, le Delaware est, avec ses 900.000 habitants, le deuxième plus petit état américain après Rhode Island. Il s’est baptisé avec fierté « The First State », pour avoir été en 1787 le premier à ratifier la constitution. (Il a été aussi, mais on le sait moins, dans les tous derniers à ratifier, …en 1901, le 13ème amendement abolissant l’esclavage). John Biden, l’actuel vice-président des Etats Unis, en est un ancien sénateur. On appelle aussi le Delaware « The Small Wonder ». Ce qui colle assez bien avec une autre de ses singularités, celle d’être un paradis fiscal à demeure pour les américains, une sorte de géant mondial abritant plus de sociétés que d’habitants : 40% des entreprises cotées à la bourse de New York et 65% des entreprises du Fortune 500 y sont domiciliées pour profiter de son étonnante tolérance juridique et de son régime fiscal softissime: les profits de leurs activités réalisées hors de l’état ne sont pas taxés, et il n’y a ni impôt local sur le revenu ni TVA ! Pas étonnant donc que Google y ait localisé son holding « Alphabet » ainsi qu’une cinquantaine de filiales. Pour, à ne pas en douter, contribuer à installer un monde meilleur…
« A l’eau ! »Non mais « à l’eau! » quoi !
Les manchots (à ne pas confondre avec leurs cousins du pole nord, les pingouins) sont de gros oiseaux patauds qui passent le plus clair de leur temps debout dans le froid, serrés les uns contre les autres, en immenses colonies. Et qui, pour se déplacer, sont condamnés à se dandiner péniblement sur leurs courtes pattes en agitant leurs moignons d’ailes pour garder l’équilibre. C’est en tous cas l’image, plutôt tristounette, que nous en avons. En oubliant qu’ils sont aussi, à d’autres moments, de formidables nageurs. Dès qu’ils plongent pour se nourrir et nourrir leur progéniture, changement de décor complet. C’est avec une incroyable mélange de puissance et de grâce qu’ils évoluent dans les eaux glacées de l’antarctique, pour offrir le spectacle de somptueux et joyeux ballets aquatiques. Il semble même, comme le rappelle Fréderic Laloux° dans son
livre, qu’ils soient capables de parcourir plus de 2000 kilomètres en mer en dépensant l’équivalent d’un litre d’essence. Un rendement que n’atteint aucune machine humaine! Voilà une métaphore qui devrait interpeller tous les dirigeants et managers de grandes entreprises ou institutions. En leur rappelant qu’il dépend d’eux que leurs colonies de manchots, plutôt que de rester figées sur la banquise, aient la possibilité de nager à leur guise et donner la pleine mesure de leur potentiel. En les faisant évoluer dans des organisations qui les mettent « à l’eau »…
°Frédéric Laloux : Reinventing Organisations
Slimfit
Les femmes savent sacrifier le confort sur l’autel de l’élégance. Il n’y a qu’à se souvenir des corsets de nos arrières grand mères ! Les hommes moins. Encore que les fraises dont ils enserraient leurs cous à une certaine époque ne devaient pas être spécialement commodes non plus.La pince de pantalon fait partie de ces astucieuses trouvailles de tailleurs contribuant à la fois au confort et à l’élégance, en faisant qu’un pantalon « tombe » bien et soit agréable à porter. Elle permet, au moment de s’asseoir (ce qui n’est pas une situation rare) de ne pas avoir les cuisses et les fesses désagréablement coincées. On aurait donc pu penser que cet oecuménisme allait lui garantir une place de choix dans les bonnes pratiques de confection de nos vêtements. C’était sans compter sur les dictats de la mode.
California: the golden state…
Ah la Californie ! Formidable laboratoire du monde de demain, ou les Google, Apple, Facebook, Uber, Netflix…et autres modernes alchimistes s’affairent à nous mitonner, pour le meilleur et pour le pire, nos modes de vie futurs.
Mais cet état emblématique du génie et de la puissance américaine a une autre singularité dont on parle moins : elle compte parmi les états qui continuent à pratiquer la peine de mort et, tous les ans, y condamne une vingtaine de criminels. Sauf que, depuis 2006, il n’y a pas eu une seule exécution ! Résultat : les 700 lits du couloir de la mort de la prison de San Quentin ou tous ces condamnés sont rassemblés n’y suffisent plus. Et qu’un projet d’extension est à l’étude.
Cherchez l’erreur…
Nouveaux leaders

Photo Marcel Pigeon – Flickr
J’ai participé il y a quelques jours, à l’invitation d’Arnava, société du groupe SBT spécialisée dans le conseil en leadership, à une conférence/petit déjeuner chic chez Ledoyen.
Bien m’en a pris, car j’y ai découvert Sylvain Audinovski.
Choc de simplification
Provoquer un « choc de simplification » dans nos administrations est, paraît-il, à l’ordre du jour de nos gouvernants. C’est en tous cas un de leurs éléments de langage, comme on dit. En ce qui me concerne, je ne l’ai pas encore senti ! Il faut dire qu’il n’y a rien de plus compliqué que de simplifier ! Comme en témoigne l’histoire édifiante que je m’en vais vous conter.
Transformer les organisations publiques
Un de mes récents interlocuteurs, probablement frustré par mes réponses, trop nuancées à son goût, à ses interrogations sur la transformation des organismes publics, m’a reproché mon excès de prudence en la matière.
Pourquoi ce qui marche dans les entreprises ne s’appliquerait-il pas aux univers administratifs ?
Eh bien non ! Pas vraiment.
A propos de Karl Popper
….Et, puisque nous parlons d’erreurs, laissons le mot de la fin à Karl Popper[1]. Invité à livrer ses réflexions sur le management, celui-ci donna à Rotterdam, vers la fin de sa vie, une conférence restée fameuse devant un parterre de dirigeants et d’universitaires. Après avoir rappelé ce qu’était la démarche scientifique, il y exposa, avec la simplicité et la clarté qui le caractérisent, sa philosophie de la science qui est aussi sa philosophie de la vie. Une philosophie à laquelle même le management des entreprises ne saurait échapper : « En sciences, dit-il, on ne peut tenir pour vrai que ce qui ne marche pas ! Et de ce qui marche on n’a jamais qu’une explication provisoire ! Pour résoudre ses problèmes pratiques, l’homme de management, comme l’homme de science spécule, imagine, déniche, « bricole » des solutions qui sont en réalité des hypothèses ou essais de solutions. Mis à l’épreuve de l’action, ces essais de solution peuvent s’avérer efficaces mais aussi connaître des échecs et des ratés. C’est de ces erreurs que nous apprenons, et, en vérité, nous n’apprenons pratiquement que de nos erreurs ».
Selon Popper, Il faudrait donc en quelque sorte diriger l’entreprise par l’erreur. Considérer les erreurs non pas comme des « crottes à cacher sous le tapis » mais comme des « biens publics » à « traquer avec passion » et que tout un chacun doit pouvoir discuter au grand jour. Pour, non plus chercher les bonnes pratiques auxquelles se conformer, mais les bêtises à éradiquer. A condition bien sûr d’arriver à en faire dans des organisations auxquelles on enjoint par ailleurs de « faire bien du premier coup »… !
J’ai plaisir à imaginer certains comités de direction que je connais, occupés tous les lundis à dresser le hit parade des plus belles bourdes de la semaine…
Vous aussi sans doute !
( extrait de la conclusion de mon livre « Faire bouger vos entreprises, ce n’est pas plus difficile que ça.. ; »
[1] Karl Popper (1902 – 1994), épistémologue Viennois, est un des plus importants philosophes des sciences du XX ème siècle.